Le droit de se déconnecter du travail
Comme avec toutes les « bonnes choses »... sans limites, la possibilité de se connecter au travail à distance, peut devenir une « malédiction ».
Il y a une vingtaine d’années, l’accès aux technologies de la communication permettait, pour les quelques-uns qui y avaient accès (pour la plupart les managers), de travailler de manière plus flexible en terme de temps et de lieu et donc de mieux concilier vie professionnelle et vie privée.
Avec le développement de l’économie mondiale 24/7, de l’utilisation généralisée en milieu du travail des outils informatiques portables et l’usage du stockage des informations dans le « cloud », les frontières entre le travail et le temps privé sont devenues de plus en plus floues. A tel point qu’aujourd’hui, une vingtaine d’année plus tard, le législateur doit intervenir avec une loi protégeant les employés de l’hyper-connectivité et engageant les employeurs à définir des cadres claires.
Depuis le 23 juin 2023, l’article 312-9 du code du travail luxembourgeois précise que |
Pourquoi s’en préoccuper ?
Travailler avec les nouvelles technologies peut contribuer au développement d’un certain nombre d’effets négatifs sur la santé mentale et physique des individus qui les utilisent : elle peut participer au risque de stress et d’épuisement professionnel et aussi déclencher ou aggraver des troubles musculosquelettiques et augmenter les risques cardiovasculaires et de diabète…Tout cela impactera non seulement la qualité de vie de l’employé mais aussi la qualité des relations au travail et des organisations dans l’ensemble.
Les principales raisons pour ces développements semblent découler de la manière dont la technologie est utilisée (son utilisation n’est pas en soi une activité nuisible), mais l’utilisation prolongée est un facteur majeur de technostress et de techno-dépendance. Par exemple, la possibilité de consulter ses courriels sur un smartphone après les heures de travail n’est pas en soi nuisible, mais l’attente qu’un employé le fasse peut l’être.
Pourquoi sommes-nous hyperconnectés?
Horaires de travail irréguliers (travail posté, équipes mondiales,...) | Délais courts | Charge de travail élevée / manque de ressources |
Manque de clarté (rôle / fonction, utilisation prévue des outils) | Example donné par leadership | Loyauté envers l’équipe |
Haut niveau d’engagement personnel | Peur de ne pas être capable de faire le travail | Peur de sanctions |
Raisons systémiques et individuelles pour l’hyperconnectivité.
Que peuvent faire les managers pour leurs équipes ?
Informer sur les risques |
Définir et communiquer clairement les limites heures de travail / heures de repos |
Gérer les problèmes liés au travail dans différents zones de temps |
Définir les règles d’usage claires en cas d’urgences |
Soyez créatifs : une journée sans internet, moment de tranquillité, team meetings « old school », etc. stimulent la motivation et la créativité |
Que puis-je faire moi-même ?
- Surveillez et mesurez l’impact des heures passées à la maison sur les appareils électroniques pour le travail :
- Sur votre sommeil ;
- Douleurs dans les mains, le cou et le dos ;
- Percevez-vous une réduction de l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée – est-ce que vos proches vous font des remarques sur votre utilisation du smartphone, de votre travail tardif ?
- Parlez-en à vos collègues et à votre supérieur hiérarchique ;
- Mettez-vous des rappels pour fermer / mettre de côté les appareils ;
- Demander une aide professionnelle en cas de symptômes d’épuisement professionnel.
Pourquoi est-ce important ?
Technostress et techno-dépendance se développent quand les différents facteurs constitutifs de l’hyperconnexion bouclent en un cercle vicieux avec effets graves pour la santé physique et mentale !
L’ASTF a développé une formation pour sensibiliser à ce sujet, à ses risques sur la santé physique et mentale et aux solutions possibles pour l’individu et les équipes. N’hésitez pas à nous contacter en cas d’intérêt. |