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La lumière bleue

Les médias, les réseaux sociaux, les publicités nous avertissent sans relâche que nous passons trop de temps devant nos écrans au détriment notamment de notre vision. Ils nous incitent à utiliser des filtres pour bloquer la lumière bleu des écrans afin d’améliorer notre repos, de réduire la fatigue oculaire et de prévenir les maladies oculaires. Dans quelle mesure ces affirmations sont-elles véridiques et soutenables ?

 

Comprendre la lumiere bleue

La lumière bleue est la gamme du spectre de la lumière visible dont la longueur d’onde est comprise entre 380 et 450 nanomètres. Émise naturellement par le soleil, qui contient aussi d’autres formes de lumière invisibles pour l’œil humain, comme les rayons ultraviolets et infrarouges, elle est essentielle pour notre santé, sachant qu’elle aide à réguler notre rythme circadien.
Sa présence dans notre environnement augmente de façon exponentielle, dûe à la démultiplication de l’utilisation de toutes sortes d’outils de travail à écrans, tels les écrans d’ordinateurs, les laptops, les smartphones, les téléviseurs et plus encore les nouveaux systèmes d’éclairement LED, qui eux aussi sont des émetteurs de lumière bleue artificielle.
Nous sommes donc exposés à cette lumière bleue potentiellement nocive pendant de longues périodes et ce même jusque tard dans la nuit.

Définition : Le rythme circadien est notre horloge biologique interne, il représente le changement physiologique entre l’état de veille et de sommeil. Cette horloge circadienne contrôle les variations cycliques de nombreuses fonctions de notre organisme telles que la pression artérielle, la production hormonale, les capacités cognitives, l’humeur, la température corporelle, la digestion et le sommeil. Il influe sur les différentes phases de sommeil et se synchronise constamment sur l’alternance entre le jour et la nuit.
Le rythme circadien contrôle la production de mélatonine, une hormone naturellement présente dans le corps. C’est elle qui renseigne l’organisme sur l’alternance du jour et de la nuit.

 

Spectre de la Lumiere

 

La lumière bleue a plusieurs facettes. Non seulement elle est émise par la lumière naturelle du soleil et par les sources lumineuses artificielles décrites plus haut, mais pour pondérer et évaluer le risque d’exposition, il faut différencier entre :

  • La lumière bleu-turquoise (455-495 nm) qui est essentielle à l’organisme car elle contribue à la régulation de notre rythme circadien et a une influence positive sur le bien-être et l’humeur ;
  • La lumière bleu-violet (415-455 nm) qui peut être potentiellement dangereuse car, étant hautement énergisée (lumière à Haute Énergie Visible = HEV), elle peut accélérer le vieillissement de la rétine et contribuer à une dégénérescence maculaire (DMLA).

 

Quel impact la lumière bleue peut-elle avoir sur notre santé ?

De toute évidence, nous sommes de plus en plus exposés à des sources lumineuses se servant de la nouvelle technologie LED. Grâce à leurs qualités techniques, les LED permettent de réduire considérablement la consommation énergétique, elles ne chauffent pas, elles ne contiennent pas de produits toxiques tels que le mercure contrairement aux ampoules fluo-compactes, l’énergie consommée est consacrée exclusivement à l’éclairage et leur durée de vie est nettement plus longue.

 

Sommeil

Comme mentinné plus haut, la lumière bleue est l’un des facteurs qui contribuent à réguler notre horloge biologique centrale, le cycle circadien. Lorsque la lumière atteint notre rétine, elle interagit avec les photorécepteurs (cellules cônes et bâtonnets, permettant la vision des couleurs et la vision nocturne) et d’autres cellules photosensibles – telles que certaines cellules ganglionnaires, qui régulent ce cycle circadien. La lumière bleue perturbe ces dernières dans la sécrétion de la mélatonine, l’hormone dite du sommeil qui favorise l’endormissement. Il s’ensuit que si nous nous exposons à de la lumière bleue alors que nous nous préparons à dormir, nous modifions la sécrétion de mélatonine ce qui entraîne une désynchronisation des cycles du sommeil.

Personne éclairée à la lumiere bleue d'un écran

 

Fatigue oculaire

Ce que nous appelons communément « fatigue oculaire » n’est pas lié directement à l’émission de la lumière bleue. Il s’agit de la combinaison de sensations d’inconfort et d’irritation causées par la sécheresse oculaire qui survient lorsque nos yeux sont restés ouverts durant une trop longue période. Cette sécheresse ainsi que des problèmes de mise au point qui peuvent survenir, se traduisent par une vision légèrement floue.
Pour les éviter, il faut augmenter la fréquence de nos clignements de paupières afin de renouveler et de répartir le film lacrymal qui hydrate et nourrit la surface oculaire. Il est également important de faire des pauses pendant lesquelles nous nous adonnons à des activités ne nécessitant pas une attention visuelle continue et qui permettent en outre de changer la distance de mise au point, en regardant au loin. Enfin, il faut s’assurer que l’ambiance climatique, l’éclairage et notre position face à l’écran soient appropriés.

 

Durée et intensité de l’exposition

Les écrans LCD (liquid cristal display) traditionnels, éclairés par des diodes, posent peu de problème. La lumière traverse la dalle de cristaux liquides et n’est pas directement transmise à l’utilisateur. Ils fonctionnent par rétro-éclairage.

lumiere bleue produite par l'écran de smarphone

En revanche, les nouveaux écrans d’ordinateurs, les téléviseurs ultrafins, les tablettes, les smartphones sont dotés des technologies OLED ou AMOLED qui se servent de ce procédé innovateur, peu énergivore et économique dont le rayonnement lumineux couvre une étendue significative du spectre lumineux et de ce fait émet également de la lumière bleue. Chaque diode se trouve à la surface de l’écran. La lumière riche en bleu émise par ces écrans n’est donc plus déviée et peut ainsi toucher la rétine ou générer de l’éblouissement.
Cependant, ces appareils proposent souvent des fonctionnalités permettant de réduire le niveau de luminosité en fonction de l’heure, voire de transformer la lumière qu’ils émettent le soir en une teinte jaunâtre. De cette façon, l’intensité de la lumière qui touche notre rétine est réduite.
Ainsi, pour ces dispositifs, dans ces conditions et compte tenu des données scientifiques actuelles, il n’y a pas de risque pour la rétine.
Par principe de précaution, il reste cependant utile de réduire la durée d’exposition autant que possible.

 

Oled : quand les pixels s’auto-illuminent
Prises en sandwich entre deux couches d’électrodes, les diodes organiques Oled, équipées alternativement de filtres rouges, verts et bleus, libèrent des électrons au passage du courant, générant leur propre lumière. L’absence d’un dispositif de rétroéclairage permet la fabrication d’écrans ultrafins.

Amoled : les bienfaits de la matrice active
La matrice active de transistors placée sous la couche de diodes Oled optimise la distribution du courant électrique et permet la fabrication d’écrans de plus grande taille. Les temps de réponse sont plus rapides qu’avec l’Oled et la consommation électrique est réduite.

 

lumiere bleue produite par l'écran d'ordinateur

Comment se protéger ?

Conseils :

  • Prendre ses distances par rapport à l’écran ;
  • Alterner les tâches sur écran et celles sans écran ;
  • Activer le filtre bleu de l’écran ;
  • Limiter la durée d’exposition aux écrans et ce notamment à partir du crépuscule ;
  • Ne plus consulter l‘écran au moins une heure avant le coucher ;
  • Ne pas travailler dans un environnement sombre (dilatation de la pupille) ;
  • Travailler dans un environnement climatique sain (humidité de l’air adaptée).